petit goudron

Février 2010

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J’en ai assez de dessiner au hasard, je trace un trait, ah non, c’est pas comme ça une jambe, un dos non plus,
je vois pas, merde, j’efface, je réessaie quelque chose et puis des fois je trouve, des fois pas, non ... c’est interminable !
Quand je vois des gens qui dessinent à partir de rien, face à une page blanche, avec juste un cerveau et des crayons, ça me tue,
mais avec un outil indélébile, ça me semble juste impossible. Je voudrais je voudrais être synthétique...
En plus ça m’éviterai peut-être de finir mon film en maison de retraite...
Animer en dessinant au hasard, ça doit être aussi malin que de s’orienter au hasard dans l’Atacama en se disant, qu’à priori, ça descend...
Il y a 10 ans, devant une affiche de Schuitten pour "Travelling Berlin" ( ça y est, je situe les évènement avec un nombre à 2 chiffres ), je me disais "en tout cas s’il y a bien un truc que je ne ferai pas, c’est de la bande dessinée, dessiner plusieurs fois le même truc, la merde".
Ce qui aurait été bien, c’est qu’entre temps, plutôt que de penser à ce que je n’allais pas faire, ça aurait bien de savoir un peu ce que je voulais, parce qu’aujourd’hui, avec mes demi parcours dans mes pseudo écoles artistiques lààà, ben je me sens bien démunie. Bref.

( comme chaque fois que je râlais sur mon blog, il y avait toujours quelques réactions dans les commentaires, qui ont disparues...)

dépassement du seuil- 1er avertissement

Janvier 2010

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....J’ai animé deux fois le même personnage pour la même scène. Un hier, et un, probablement, il y a deux semaines...

Bon, animé, c’est un grand mot, parce qu’il y en a un qui n’est jamais qu’une boucle de 6 images. Et puis j’utiliserai les deux du coup....

On peut dire de la fatigue mentale qu’il s’agit d’un processus de détérioration, réversible dans le temps, de la stabilité comportementale au niveau de la performance, de l’humeur et de l’activité après une période de travail prolongée. Cet état est temporairement réversible si l’on modifie les exigences liées au travail, l’environnement ou la stimulation ; il est totalement réversible par le sommeil.

La fatigue mentale est une conséquence de la réalisation de tâches extrêmement difficiles impliquant principalement un traitement de l’information ou encore des tâches très longues. Contrairement à la monotonie, la récupération de la fatigue mentale prend du temps et n’apparaît pas immédiatement lorsqu’on modifie les caractéristiques de la tâche. Les symptômes de fatigue se manifestent à plusieurs niveaux de la régulation comportementale : dans l’homéostase biologique entre l’environnement et l’organisme, dans le processus cognitif des actions centrées sur un objectif, dans l’instabilité de la motivation et dans le niveau de réalisation.

Les symptômes de la fatigue mentale peuvent être identifiés dans tous les sous-systèmes du traitement de l’information :

• perception : réduction des mouvements oculaires, discrimination réduite des signaux, détérioration du seuil de perception ;

• traitement de l’information : augmentation du temps de décision, ratés dans les actions, incertitude au niveau décisionnel, blocages, « stratégies risquées » dans les séquences d’actions, troubles de la coordination sensorimotrice des mouvements ;

• fonctions mnémoniques : prolongation de l’information dans des stockages à très court terme, troubles des mécanismes de répétition dans la mémoire à court terme, retard de la transmission d’informations dans la mémoire à long terme et dans les processus de recherche mnémonique...

Niveau 1 : performance optimale et rendement satisfaisant : aucun symptôme de baisse de la performance et du niveau d’activation, aucune altération de l’humeur.

Niveau 2 : compensation intégrale caractérisée par une augmentation de l’activation psychophysiologique périphérique (mesurée, par exemple, par un électromyogramme des muscles digitaux) : augmentation perçue de l’effort mental, augmentation de la variabilité des critères de performance.

Niveau 3 : compensation labile s’ajoutant à celle décrite au niveau 2 : ratés dans les actions, perception de fatigue, augmentation (compensatrice) de l’activité psychophysiologique des indicateurs centraux (fréquence cardiaque, pression sanguine).

Niveau 4 : chute du rendement s’ajoutant à la compensation décrite au niveau 3 : baisse des critères de performance.

Niveau 5 : autres troubles fonctionnels : perturbations dans les relations sociales et la collaboration sur le lieu de travail ; symptômes de fatigue clinique (perte de la qualité du sommeil, épuisement vital).

sortir l’espace d’un instant de la machination des Dieux

Décembre 2009

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Morphée dépose le Golem,
son contact avec le sol déclenche la croissance des plantes,
une fois qu’il aura ouvert un peu les yeux.

...Quelques extraits tirés de carnets cornés, des fois je me demande comment j’ai construit cette histoire,
j’oublie, mais en fait il y a toujours plus ou moins une raison...

" La Nuit ( enfant du Chaos ) aux ailes noires
Déposa un oeuf né du vent
Dans le sein du sombre et profond Erèbe (gouffre insondable où demeure la Mort )
Et tandis que passaient les saisons
Vint celui que tout attendait,
L’amour aux ailes étincelantes"
(...)

"Parmi ses milles enfants, le Sommeil choisit Morphée,
habile à revêtir la forme et les traits des mortels.
Nul ne sait mieux que lui prendre leur figure, leur démarche, leur langage, leurs habits, leurs discours familiers.
Mais de l’homme seulement Morphée représente l’image.
Un autre imite les quadrupèdes, les oiseaux, et des serpents les replis tortueux.
Les Dieux le nomment Icélos, les mortels Phobétor.
Un troisième, c’est Phantasos, emploie des prestiges différents. Il se change en terre, en pierre en onde, en arbre,
il occupe tout les objets qui sont privés de vie.
Ces trois subalternes visitent la demeure vulgaire des mortels"

"Moprhée est représenté avec des ailes battant silencieusement qui lui permettent de voler silencieusement.
Pour se représenter aux mortels, il se transforme en êtres chers permettant aux mortels,
l’espace d’un instant de sortir de la machination de Dieux." ( d’où morphine).

- extraits d’Ovide -

Dissiper le goudron

Novembre 2009

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Je crois qu’au fond j’ai une solide foi en ce projet, mais il y a des moment où je me sens vraiment démunie, envahie par l’impression d’être complètement incapable, comme dans toutes ces situations où le doute qui vient se glisser me rend défaillante. Je crois que c’est la première fois que je doute autant avant de poser une mine sur une feuille et de lui donner une direction. J’ai un mot que je n’utilise jamais et qui pourtant me reviens régulièrement en tête ces derniers temps : Collapse.
Si j’ai l’air d’en rire la plupart du temps, de plus en plus je me demande si je dois me fier à la "force tranquille" qui me dit que c’est normal, que tout va bien et que ça va aller, ou à ce sentiment désagréable de solitude, d’abattement qui me dit que je vais aller de déception en déception et que je ne suis pas à la hauteur de ce que j’aurai aimé faire avec ce film ?
Au fond, est-ce que je suis conditionnée par la peur du résultat, ou alors je m’en fous complètement ?
Est-ce que j’ai vraiment l’énergie nécessaire, j’ai tellement l’impression de m’épuiser.
Je fais avec les moyens du bords, avec ce que je sais, en gros, on va situer ça au Néandertal de l’animation...mais quand je prend conscience du temps que ça prend, de tout ce que je fais pour rien, parce que je ne sais pas, parce que je n’ai pas toujours toute ma tête. Ca me paraît tellement absurde...je ne suis pas bornée, j’utilise tout ce que j’ai sous la main pour avancer, et je ne crois pas vouloir faire autrement, mais alors, je ne suis pas capable...

Vu mon grand sens de l’autopersuasion, est-ce que je ne me trompe pas depuis le début en croyant que c’est ça que je dois faire ?
Ahahah, si la réponse était oui, est-ce que je préfèrerai continuer à me mentir pour ne pas me retrouver devant un vide intersidéral qui s’appelle - qu’est-ce que je vais faire de ma vie ?- ( quoique j’ai des idées...)
Qu’est-ce qui me motive quand je pense à Kijé ? ...Je ne sais pas. Je ne vois pas de motif évident...
Je pense aux gens qui me suivent depuis le début et à qui je dois ça. Je pense à certaines scènes qui, si je ne les fais pas, me suivront encore longtemps, je pense que si je ne vais pas au bout, cela fera un peu comme un grosse cicatrice pas soignée...
Je pense que je suis quand même curieuse de voir ce que je suis capable de faire, et si jamais j’y arrivai quand même ?
Je pense justement à certains passages qui, réussis pourraient être terribles, que j’aurai aussi beaucoup de plaisir à les travailler. Je pense que je n’ai aucune raison d’arrêter. Le risque est que je sois hors délai ( parler de "risque", ça c’est optimiste par exemple ), et que je me fasse taper sur les doigts, qu’on pointe mon incompétence...
Est- ce que j’ai peur de décevoir les autres ?
Travailler toute seule c’est se confronter tout les jours à ses failles, volonté déviée, manque de pugnacité. Manque de discernement.
J’ai moins de mal à me lever pour aller faire un boulot merdique que pour venir dessiner. Au boulot merdique il y a un patron merdique, ou un collègue merdique. Enfin un truc merdique qui ne te laisse pas le choix. Pourquoi je me laisse le choix !!! Ingrate !!!!!!!!!
Est-ce que c’est un mauvais moment à passer ? Oui mais le temps presse !

Est-ce que ce projet vaut la peine de se poser autant de questions ?
Est-ce qu’une telle exigence n’est pas se donner beaucoup trop d’importance ?
Ne jamais être satisfait ne serait pas la marque d’un manque de confiance en soi, mais plutôt un complexe de supériorité ?
Je ne suis pas du tout prête à accepter quelque chose de médiocre. Donc au fond, je crois pouvoir être capable de faire quelque chose de bien. Ou je rêve ?

Désolée les lecteurs, je suis obligée de parler avec mon blog parce que je ne vois pas avec qui partager tout ça. C’est assez dans l’air du temps raconter sa vie sur internet ou je me trompe ? Dommage que je ne fasse pas du scrapbooking, j’aurai eu d’ici demain midi, toutes mes copines du web qui m’auraient laissé 49 messages d’encouragement...." mais noooon vas-y c’est toi la plus forte ! " " Moi j’adore ce que tu fais bisousbisous", "ohhh t’as besoin de vacances toi, vivement Noël, tu pars au ski ?"

En fait j’en parle à personne parce que tout le monde autour de moi croit que je vais y arriver.
...Ou alors j’ai d’horribles amis menteurs.
Et j’imagine que s’il y a des gens qui croient que je vais me planter, ils se gardent bien de me le dire, parce que s’ils me connaissent un peu il savent que je vais les prendre très au sérieux.
Et il reste aussi une catégorie, la plus vaste : ceux qui s’en tapent.
Bon, bah voilà, bah maintenant je vais aller me reposer et quand je vais relire tout ça demain je vais trouver ça très nul et très con, pour peu que j’arrive à me lever à l’heure, je me mettrais au boulot de bonne humeur et avec un peu de chance, je vais même peut-être faire une animation pas trop pourrie.

La mémoire des mains

Novembre 2009

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Il y a un moment où si tu ne te résous pas à annoter ta partition pour mettre les bons doigts aux bons endroits, et les mémoriser, le jeu stagne et ça ne marche pas, les notes ne se déroulent pas correctement...

Quand je n’ai pas joué depuis longtemps ce sont ces mêmes doigtés qui vont me permettre de rejouer un morceau sans même savoir sur quelles notes ça commence, 
si je fais une erreur, je perds le fil, sauf si l’oreille vient au secours...

Je retrouve quelque chose de très similaire quand j’essaie d’animer.

Le doute post-action

Octobre 2009

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Je me sens aveugle, parce que je dois poser ces plans les uns à côté des autres pour voir "si ça marche", et alors je ne sais pas. Je ne sais pas du tout du tout...La musique doit être modifiée et je ne sais pas dans quelle mesure elle m’empêche de ressentir les choses....ahhhh. Du coup je me demande si la scène que je viens de faire est vraiment justifiée.

Question qui a déjà été pesée, vue, revue, traitée, croquée avant de passer à l’acte...

Je voudrais que les choses soient immédiates, qu’elles se révèlent, là, de manière évidente

ahahah....évidemment cette vision ne se limite pas seulement à un enchaînement de plans...

De l’incapacité à dire de quoi ça parle....

Septembre 2009

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Il y a une question à laquelle je ne sais toujours pas répondre et qu’on me pose pourtant très régulièrement et qui est "et ton film ça parle de quoi ?". 
J’ai bien dû écrire et réecrire un semblant de scénario, de synopsis, j’ai même dessiné un story-board, et j’en ai bien eu besoin, mais je m’en suis éloignée, et faute de l’avoir rectifié je l’ai supprimé car il n’est plus à l’image du récit. Si je suis convaincue parfois par un certain phrasé, je peux ne plus du tout le reconnaître quelques temps plus tard. Peut-être que si je ne ressassais pas ce projet depuis plusieurs années, tout ça n’aurait pas le temps d’arriver. Malgré ça j’ai le sentiment d’être depuis le début dans un univers continu et cohérent.
Bref, donc depuis 4 ans je bafouille un sembant d’explication, je parle plutôt du procédé ou de mes intentions...c’est assez désagréable. Mais je continue de penser que même si je n’ai pas de mots pour expliquer "de quoi ça parle", je vois tout à fait comment je vais le faire !
Les citations c’est pompeux, mais je vais quand même le faire, Bacon ( en plus !) " Si on peut le dire, pourquoi le peindre ?".
Au final, je pense que c’est normal. je n’ai pas de mot pour décrire ce que je cherche à exprimer dans ce projet, je multiplie les moyens : musique, son, dessin, mais du vocabulaire, j’en manque cruellement. Chacun son domaine. Et je ne souhaite pas qu’on parle pour moi.
Bon, mais je vais quand même vous lâcher un semblant de synopsis et de présentation (que je vais même apprendre par coeur pour les prochaines rencontres )
"Au crépuscule, au coeur d’une ville dense et brumeuse, un homme fait la rencontre d’un cortège fantasmagorique. 

"Kijé", figure qui émerge d’une pièce symphonique de Sergei Prokofiev "Suite du lieutenant Kijé" Op.60* pour laquelle j’ai nourri une longue fascination et qui a largement inspiré l’univers du film, personnage central d’un récit muet, autour duquel se sont tissés intimement son, musique et dessin."
*version de Claudio Abbado avec l’orchestre symphonique de Chicago. ( deutsche grammophon )
Pour les intentions, vous pouvez lire la suite, issue du premier dossier de demande d’aide à l’écriture. ( donc on est bien d’accord, c’est un dossier...une demande....je fais des promesses tout ça...)