Je jouais au quotidien dans une certaine forme d’indifférence, en stéréo avec Julien Lepers, le chien qui aboie, jusqu’à ce qu’on m’appelle pour que je vienne filer un coup de main dans la cuisine...exaspérant mais inévitable peut-être quand on joue tous les jours...
Mais il y avait un cas particulier : les rares fois où ma grand mère venait à la maison. Le bordel général montait encore d’un cran, tout le monde parlait fort, les chiens faisaient encore plus de bruit, mais je montais à l’étage et je commençais à jouer.
Il ne fallait pas 5 minutes pour l’entendre clopiner dans les escaliers avec son teckel dans les bras, elle arrivait les yeux déjà un peu humide. Et puis elle s’asseyait à côté de moi.
Je lui jouais une valse de Chopin, ou mieux, la Sonate au clair de lune de Beethoven, et je la voyais du coin de l’oeil se dandiner doucement.
Ce n’était pas la seule personne à m’écouter. Mais c’était celle dont je percevais une émotion.
Dimanche, 10 ans après, j’ai vu quelqu’un se balancer tranquillement pendant que je jouais, ça m’a filé un sentiment étrange, mais je crois que c’est le truc qui m’a fait le plus plaisir.
Mais il faut dire que dans l’ensemble, entre les gens qui nous ont accueillis, les musiciens, Ed Askew, et les gens qui sont venus nous écouter, ce premier jour du mois de décembre valait bien un Noël.
Concert@SHINDIG ( Bruxelles-Schaerbeek ) le 1/12/2013 (crédits:fabonthemoon ).
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