Le festgnignignignignival#1, mini festival local organisé sur 2 quartiers de Bruxelles par le label Gnignignignigni aka Barbara Decloux et Carl Roosens a réuni une série de personnes : artistes, ami.e.s, visiteur.se.s, bénévoles autour d’une série de concerts improbables : dans des potagers collectifs, des friches aménagées. Avec le covid et ses contraintes au dessus de la tête, et un soleil très insistant... Un tour de force, mais qui a montré à quel point c’est bon d’être là en vrai pour partager, recevoir et sentir de manière collective tout ce qui est train de se passer.
J’ai été invitée à réunir 3 neurones et à rebrancher les machines pour une deuxième session de chansons d’amour fâchées.
L’occasion de rappeler que c’est grâce à ce label en gni que mon disque continu sa petite vie et mes projets aussi. Merci. Gni.
Eh ben voilà, en mars j’aurai 37 ans, c’est facile, ça fera 30 ans que je joue sur un piano. J’en ai eu 2. J’ai aimé le premier, un peu moins le deuxième.
J’ai fait un premier concert à 30 ans.
D’ailleurs, c’est bizarre, c’est toujours dans un cadre qui n’a rien à voir qu’émergent des projets dans lesquels je me décide à sauter le pas.
Et puis en enregistrant un premier disque, j’ai entendu comme une sorte de bûcheron qui tapait sur un clavier, du coup j’ai repris des cours, et j’ai bien fait, c’est génial.
Mais par contre, c’est pas facile quand tu as le nez dans du Poulenc ou du Debussy d’aller faire tes petits trucs à toi juste derrière.
Donc pour le moment, je laisse tout ça "un peu" en chantier.
Par contre, depuis plusieurs années, je prends de notes à propos de morceaux qui me plaisent. Tellement que je voudrais les empoigner, les refaire, les reprendre, les malaxer.
Je ne sais pas s’il existe de bons morceaux sur des histoires d’amour heureuses, mais sur les histoires qui foirent il y en a un paquet. Et sur la disparition aussi. Dont certaines résonnent tellement particulièrement. Et puis ça m’emmène ailleurs, je dois quitter mon gros piano bien solide.
On pourrait se demander si c’est bien malin de reprendre quelque chose qui est déjà tellement parfait. Bon. On va dire que pour quelqu’un qui reprend les partitions des autres depuis déjà tellement de temps, on va dire qu’on n’est plus à ça prêt.
Donc dans quelques jours je jouerai un petit set de chansons d’amour fâchées. Des reprises donc. Je mets tout ça dans un dossier que j’appelle depuis longtemps "I shine in the dark", je pense que je vais valider.
Ca ne sera à mon avis jamais correctement enregistré, ça sera juste simplement ma récrée : un clavier en plastique qui fait une octave et demie, une bonne vieille RC 30 et un ordi.
Premier essai samedi soir à 18h30 espace Franquin à Angoulême.
J’ai reçu il y a quelque jours la galette test pour P A Y N E, incrédule j’étais, mais j’ai bien senti monter ce qu’on appelle de la fierté !
Le début de l’année s’annonce bien tendu, puisque non seulement on doit préparer et assurer cette sortie du mieux qu’on peut, mais en plus, je lui fais un clip à ce disque !
Et comme on a besoin d’un peu d’argent, on fait aussi une campagne chez microcultures.
Faut aller voir, on a encore besoin d’un coup de pouce, en plus on a trois titres en écoute !
En attendant, je commence à cravacher pour "White Mountain" !
NB : Si ça vous plaît, notez qu’il y a moyen d’obtenir des originaux du clip dans les contreparties de la campagne. Je dis ça, je dis rien.
Joanna Lorho illustre. Récemment, pour le sensible et collectif ‘Échos’ publié à l’Employé du Moi, elle faisait ressurgir l’enfance dans les entrailles d’un poisson qu’on découpe, dans les traits d’une grand-mère désireuse de transmettre les beaux gestes.
Joanna Lorho anime. Dans son court-métrage Kijé, qui a mené son bout de chemin en festivals, un homme esseulé de la ville se laisse happer toute une nuit par une cohorte de personnages et leurs insolites rituels. C’est déjà sa propre musique qui crée les échos.
Joanna joue du piano et chante. Petite, elle ne s’est pas laissé démonter par un tyran à moustache peu conscient de sa passion naissante pour les touches noires et blanches. Elle s’est accrochée au « feuilleté du piano », est passée par le Conservatoire. A mis un temps son envie de jouer et chanter en tiroir avant de l’apprivoiser patiemment et de la faire à nouveau scintiller.
Joanna Lorho fait liant de toutes ses pratiques : dans chacun de ces champs des possibles, ses esquisses fines sont autant de brèches d’intimité. De murmures feutrés, en infimes nuances grises, graphite et tempo, à ton lobe.
Celle qui a atteint en 2014 la finale du Concours Circuit sous le nom « Forest Bath » (en trio, avec Stéphane Daubersy et Corentin Dellicour au violoncelle) glisse aujourd’hui Payne dans vos bagages. Un projet qui – comme son nom sibyllin – dit les petites brûlures, offre une portion de son âme et de la tienne à la mélancolie, s’inscrit dans le sillage de ces interprètes qui, comme Antony and the Johnsons ou Joanna Newsom, se laissent enfouir à demi dans la brume du tragique pour faire luire autre chose, gracile et puissant à la fois. S’emparent parfois d’autrefois pour faire davantage résonner aujourd’hui.