Joanna Lorho illustre. Récemment, pour le sensible et collectif ‘Échos’ publié à l’Employé du Moi, elle faisait ressurgir l’enfance dans les entrailles d’un poisson qu’on découpe, dans les traits d’une grand-mère désireuse de transmettre les beaux gestes.
Joanna Lorho anime. Dans son court-métrage Kijé, qui a mené son bout de chemin en festivals, un homme esseulé de la ville se laisse happer toute une nuit par une cohorte de personnages et leurs insolites rituels. C’est déjà sa propre musique qui crée les échos.
Joanna joue du piano et chante. Petite, elle ne s’est pas laissé démonter par un tyran à moustache peu conscient de sa passion naissante pour les touches noires et blanches. Elle s’est accrochée au « feuilleté du piano », est passée par le Conservatoire. A mis un temps son envie de jouer et chanter en tiroir avant de l’apprivoiser patiemment et de la faire à nouveau scintiller.
Joanna Lorho fait liant de toutes ses pratiques : dans chacun de ces champs des possibles, ses esquisses fines sont autant de brèches d’intimité. De murmures feutrés, en infimes nuances grises, graphite et tempo, à ton lobe.
Celle qui a atteint en 2014 la finale du Concours Circuit sous le nom « Forest Bath » (en trio, avec Stéphane Daubersy et Corentin Dellicour au violoncelle) glisse aujourd’hui Payne dans vos bagages. Un projet qui – comme son nom sibyllin – dit les petites brûlures, offre une portion de son âme et de la tienne à la mélancolie, s’inscrit dans le sillage de ces interprètes qui, comme Antony and the Johnsons ou Joanna Newsom, se laissent enfouir à demi dans la brume du tragique pour faire luire autre chose, gracile et puissant à la fois. S’emparent parfois d’autrefois pour faire davantage résonner aujourd’hui.
Il y a quelques temps on a cherché à sortir des brumes pour avoir un peu de lumière. On est monté dans la montagne. Mais la brume a été plus rapide que nous, elle gardait son air tranquille mais en vérité elle grimpait vers nous comme une furie . Croire qu’on va profiter du soleil et disparaître dans un triste brouillard, ça m’a fortement attristé.
Sinon à part ça les journées sont beaucoup trop courtes.
La première du film s’est fêtée dimanche passé au Nova, il n’y aurait pas eu meilleur endroit pour cela.
La projection était accompagnée d’autres films, des avants-premières aussi, que j’avais choisi : « Pauvres histoires pauvres » de Carl Roosens, « Astres" d’Antonin de Bemels, et « Encore des changements » de Benoît Guillaume et Barbara Maleville (première en Belgique).
La projection était suivie d’un concert de « Forest Bath ». La soirée était du coup tellement intense que je n’y ai pas compris grand chose, si ce n’est qu’il y avait beaucoup de gens, plus que je ne l’aurai imaginé.
Et des têtes amies pour qui cela avait l’air évident d’être là.
Quel plaisir de montrer un travail abouti à ses proches.
Dans une présentation rapide, j’ai dit que sur ces dix dernières années c’était ma vie qui s’était modelée autour de « Kijé » et plus largement ma vie à Bruxelles.
Et bien je le redis parce que finalement j’ai réussi à dire quelque chose qui n’avait pas encore pris forme dans des termes aussi simples.
C’est clairement une page qui vient de se tourner.
Cette manière de célébrer la fin de « Kijé » me procure un profond sentiment d’apaisement. Pourvu que cela soit un peu durable et merci au Nova.
Je me sens bien avec ce projet derrière moi et je lui souhaite une vie honorable, ce serait chouette, même plus que ça, ça me ferait du bien.
Forest Bath est en train de bouger sérieusement, mais je ne sais dans quelle mesure cela va évoluer. On jouera de nouveau ce soir à Silly dans le cadre du "concours circuit", un concours qui pourrait être un beau tremplin, notamment si on passe l’étape de ce soir...
On croise les doigts.
Côté dessin, je suis déjà sur d’autres projets, j’ai du plaisir à avancer - juste dans ma tête pour le moment - sur un projet de bande dessinée qui me suit gentiment depuis deux ans, je crois qu’il attend son tour...
Il va attendre encore un peu parce que je vais d’abord travailler sur un projet jeunesse en collaboration avec Marzena Sowa.
Pour l’instant, je termine un clip en papier découpé avec Fanny Dreyer.
Une transition tout en douceur et très appréciable.
J’ai tellement déserté ce site que je ne sais même plus comment m’y prendre pour écrire quelque chose, ... qu’est-ce que je raconte d’habitude.... ?
AH OUIII ! Je parle de Kijé ! Bah c’est pour ça, c’est parce qu’il n’y a plus rien à dire ! C’est FINIIIIIIIIIIIIIIIIIIII !
La première est prévue le 19 octobre au Cinéma Nova, avec d’autres films que j’ai choisi.
Suivra un concert de Forest Bath, je donnerai plus de détails sur cette "JOANNIGHT" qui va me stresser le citron, en attendant, il y a déjà des choses à voir dans le bar du Nova, j’ai mis quelques GIFS en boucle, sur plein de télé. C’est à l’occasion d’une exposition autour de la microboutiek ! Voilà !
Sinon, Forest Bath s’est pris les pieds dans un concours, et passe en demi finale, on verra où ça s’arrête mais ce sera de toutes façons assez instructif pour la débutante que je fais. Au passage j’ai retrouvé mes compagnon d’il y a deux ans, alors pour les prochaines dates ce sera un peu la fête. À suivre...
Pour le reste, parce que ça ne suffit pas à remplir un mois septembre ça, eh bien, je reviendrai plus tard.
Des photos de l’expo de la microboutiek au Nova. ( Merci Emilie P. pour les photos ! )
C’était un vieux piano, l’ivoire était sale, mais surtout, les touches étaient toutes de largeurs différentes, et plus on allait dans les basses, plus elles étaient fines, des lamelles de pomme, un feuilleté de piano, il aurait fallu des doigts minuscules pour jouer.
C’est la catastrophe, je joue n’importe quoi.
Bref.
Mon piano lui va plutôt bien, je l’ai fait réaccorder récemment et c’était dans l’espoir de pouvoir enregistrer un truc un peu propre pour Forest Bath.
Je met un premier morceau, le reste va suivre.