Dans la collection #reprises, #chanson, #absence, #deuil. Adrian Belew She’s not dead.
Dans la collection #reprises, #chanson, #absence, #deuil. Adrian Belew She’s not dead.
Nouvelle collaboration cet été avec l’illustratrice Fanny Dreyer, après le clip "L’amour argent" pour Pony DS en 2014, on a travaillé ensemble sur une petite animation pour Fantoche, le Festival International du film d’animation de Baden qui a lieu début septembre.
C’était aussi l’occasion de composer une petite musique sans passer par le piano et c’était plutôt rigolo.
Dans les souvenirs qui me reviennent régulièrement à l’esprit, il y a celui assez flou d’un stage de piano, je ne sais pas pourquoi mais il est tenace.
J’avais 6 ans, et avant de se lancer dans "la grande aventure" (traduire : avant de dépenser plusieurs milliers de francs dans un piano et dans des cours), mes parents voulaient un peu "tester le truc".
Je me retrouve donc dans une sorte de boutique de pianos, sombre, avec de la moquette au sol et des plantes en plastique dans la vitrine. En tout cas il y avait des pianos partout, loin d’être un rêve en fait.
J’ai un assez mauvais souvenir de ces quelques jours où on avait affaire à un moustachu impatient genre Michel Blanc, je ne sais pas si c’est son physique ramassé ou son mauvais caractère qui me fait faire l’association, les deux à mon avis.
J’ai un très mauvais souvenir de cet homme partial parce qu’il m’avait mis de côté.
Il m’arrivait d’attendre toute seule dans la boutique pendant qu’il montrait des trucs aux autres enfants.
Tout ça est assez flou vu les années, mais j’ai quelques souvenirs précis de cette semaine : d’abord, un moment désagréable où il ma demandé de crier devant les autres parce qu’il trouvait que je ne parlais pas assez fort. Ca avait l’air de l’agacer prodigieusement, alors il m’a demandé de crier un bon coup devant tout le monde, comme si ça allait déboucher quelque chose, c’est précisément une chose pour laquelle je suis super coincée, donc je n’ai pas crié.
Je me rappelle du discours qu’il a tenu à mes parents devant sa boutique le dernier jour : "Aucune musicalité, en plus elle est gauchère, mal latéralisée, à mon avis, le piano c’est pas pour elle."
Sauf que malgré ce bonhomme tout à fait limité dans ses jugements, j’avais complètement flashé.
C’est le troisième souvenir : il y a cette brunette un peu plus grande que moi à qui Michel apprend un morceau dans un bouquin de partitions qu’il nous avait tous fait acheter "Das tasten krokodil". J’étais à côté et j’écoutais.
Ce morceau, c’était le truc le plus beau que j’avais jamais entendu. Il doit être fait pour faire flasher les gosses parce que quand je l’ai enfin joué, plus tard, même ma soeur a voulu se mettre au piano, j’ai son écriture de gosse sur la partition.
Oui parce que du coup j’ai ressorti cette partition et je l’ai rejoué en me demandant bien comment ça sonnait alors.
J’ai pouffé de rire en le déchiffrant, j’avais une pensée pour ma soeur et je me voyais kiffer ce truc du haut de mes 7 ans. J’ai de nouveau entendu le morceau au fur et à mesure que je le déchiffrais, ahah, la suite harmonique, je me suis dit Putain, on dirait du Polnareff ! Ahahah !
Bref.
Comme quoi, le piano, ça ne tient pas à grand chose.
Petit à petit on va tenter de se réconcilier.
Vider son enregistreur et tomber sur une piste dont on a aucun souvenir.
La dernière semaine d’août, je prend mon multiplan et une caméra et je vais à Schaerbeek rejoindre Caterine Pellin et Alain Munoz pour faire un atelier d’animation avec des enfants. Cette années, ils étaient une bonne dizaine, entre 7 et 11 ans. On a fait ça en trois jours, et on s’est bien amusé, comme d’habitude. C’est la première fois que je fais un peu de bruitage, j’ai toujours évité ça, parce que quand c’est mal fait c’est vraiment très énervant...Alors je ne prenais pas de risque, je proposais juste une musique ( pillée , collaborée, ou faite maison... ). D’autant qu’il faut caler ce travail entre la fin du travail d’animation, et l’exportation finale du film pour la sacro sainte vision de fin de stage parents admis ( c’est à dire le dernier soir à la maison ). Mais, au final c’était marrant.
7h45. Ce matin c’était vraiment tôt alors j’ai mis la sourdine, j’ai commencé tout doucement, 3 minutes, et puis je suis passée à autre chose, mais ça me restait dans la tête, alors j’y suis retournée, peut-être que ça vaudrait le coup que je n’oublie pas ça...c’est juste une idée, comme certains feraient un croquis, un gribouillis même, juste un truc qui se passait là. Ca ne vaut pas plus que ça.
Ah oui, je crois que sans un casque et le volume à fond, il ne se passera pas grand chose, et aussi,... c’est du yaourt évidemment, le jour où je parlerai anglais...
Sinon, ben si je ne me fais pas insulter je commettrais encore ce genre de chose. C’est pas comme si je n’avais pas un projet derrière la tête...